mardi 10 février 2015

DSK face aux juges : "Moi je n'aime pas les prostituées. Moi j'aime la fête"

Dominique Strauss-Kahn est entré dans le vif du sujet. Air Max 90 A la barre pour la première fois pour livrer sa version des faits, l'ancien patron du FMI a d'abord tenu à casser l'image d'un homme qui passait son temps dans les parties fines. Comme le tweete un journaliste de M6, présent dans la salle d'audience, DSK a d'abord minimisé le temps passé avec les autres prévenus :

Autre précision centrale dans le dossier : DSK a de nouveau nié avoir été au courant qu'il était en présence de prostituées lorsqu'il se rendait à des parties fines organisées par les autres prévenus :


"Je ne m'estime en rien organisateur de ces soirées. Je n'avais pas le temps d'organiser une quelconque soirée", a poursuivi l'ex-politicien vedette français avant d'expliquer : "Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostituées", aussi bien par goût, souhaitant que ce soit "la fête", que par crainte des "pressions" auxquelles pourraient être soumises des professionnelles.
Mais le témoignage des prostituées tn pas cher pourrait mettre à mal cette ligne de défense. L'une d'elle évoque un rapport sexuel désagréable avec l'ancien patron du FMI :

3 "femens" en comité d’accueil pour DSK
Un peu plus tôt, Dominique Strauss-Kahn a été accueilli à son arrivée au tribunal par trois "femens", dont l'une a réussi à grimper sur le capot de son véhicule. Les trois activistes ont réussi à enlever leur haut en un clin d'œil pour se retrouver torses nus avec l'inscription "macs-clients déclarés coupables". Les trois jeunes femmes ont été interpellées.

Première audition à la barre pour DSK
Dominique Strauss Kahn est appelé à la barre mardi 10 février pour s'expliquer face aux juges qui le soupçonnent de proxénétisme aggravé. Depuis le début de l'affaire, l'ancien homme fort du PS clame son innocence, reconnaissant sa participation à de nombreuses parties fines aux côtés des autres prévenus mais niant savoir que les femmes présentes étaient toutes payées.
Deux jours et demi pour convaincre
DSK, qui doit être confronté aux prostituées parties civiles, ne devrait pas pouvoir échapper à des questions d'ordre très privées sur ses goûts sexuels. Il a deux jours et demi pour convaincre de sa bonne foi à la barre, lui qui dénonce depuis le début un procès à la fois "politique, idéologique" et moral.

Un procès sulfureux
Du sexe, du pouvoir et de l'argent. Tous les ingrédients sont réunis pour faire du procès du Carlton, qui s’ouvrait lundi 2 février devant le tribunal correctionnel de Lille, l'un des plus attendus de l'année. Ex-homme politique de premier plan, Dominique Strauss-Kahn se retrouve sur le banc des prévenus pour répondre de proxénétisme aggravé, presque quatre ans après le scandale du Sofitel qui lui a coûté sa carrière politique.
13 autres prévenus
Accusé d'avoir été au cœur d'un réseau de prostitution mis en place par ses amis du Nord, l'ancien favori des sondages de la présidentielle 2012 comparait aux côtés de treize autres personnes : hôtelier, commissaire de police, avocat, entrepreneurs, et "Dodo la Saumure", gérant de plusieurs "maisons de débauche" en Belgique.
A l'issue du procès, qui doit durer trois semaines, le jugement devrait être mis en délibéré. L'ancienne figure du PS encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende.
Retour sur l’affaire
Tout commence en février 2011 lorsqu’une enquête préliminaire est ouverte par la police judiciaire de Lille, sur des renseignements anonymes. Les enquêteurs se penchent alors sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours.
L'hôtel Carlton de Lille
L'hôtel Carlton de Lille
Quelques mois plus tard, en octobre 2011, le propriétaire du Carlton, Hervé Franchois, le directeur-manager de l'hôtel, Francis Henrion, et son directeur des relations publiques, René Kojfer, sont mis en examen et écroués pour "proxénétisme aggravé en bande organisée".
Le nom de DSK apparaît
La surveillance mise en place, notamment sur le téléphone portable de René Kojfer, fait sortir peu à peu des noms, dont celui de Dominique Strauss-Kahn, lâché fortuitement au détour d'une conversation.
Les enquêteurs remontent un réseau de notables qu'ils soupçonnent de profiter des filles mises à disposition par le chargé des relations publiques, dont David Roquet, entrepreneur en BTP et Fabrice Paszkowski, un entrepreneur spécialisé dans le matériel médical. Ces deux derniers font partie d'un cercle amical, libertin, parfois franc-maçon, auquel viennent s'ajouter Jean-Christophe Lagarde, alors directeur de la sûreté départementale du Nord, et Dominique Strauss-Kahn.
Selon l'accusation, les quatre hommes se retrouvent à l'occasion de plusieurs soirées, dans le nord mais aussi à Paris ou encore à Washington, où trois voyages sont organisés alors que DSK est encore à la tête du FMI.
Un premier non-lieu pour DSK
En mars 2012, après deux jours de garde à vue, DSK est mis en examen pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux". Il affirmera toujours ignorer que les femmes présentes aux parties fines étaient des prostituées rémunérées.
Retournement de situation en juin 2013 : le parquet de Lille requiert un non-lieu à l’encontre de l’homme politique, estimant qu'il ne pouvait être déduit "avec certitude" qu'il savait que les femmes rencontrées étaient rémunérées ni qu'il était à l'origine des soirées.
<span style=font-size: 10.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Arial','sans-serif'; mso-fareast-font-family: Calibri; color: black; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA;>L'ancienne figure du PS, </span>Dominique Strauss-Kahn
Le renvoi en correctionnel
Mais un mois plus tard, Nike TN les magistrats en décident autrement. Ainsi, le 26 juillet 2013, les juges d'instruction renvoient Dominique Strauss-Kahn en correctionnelle pour "proxénétisme aggravé en réunion". Treize autres prévenus sont également renvoyés en correctionnel pour ce même chef.
Car selon l’accusation, s'il ressort de l'enquête qu'une certaine "omerta" était imposée aux jeunes femmes, qui ne devaient jamais évoquer en présence de l’ancien patron du FMI leur qualité de professionnelles, l'homme politique "ne pouvait pas ignorer" qu'elles étaient des prostituées.
DSK, "roi de la fête"
Pour les juges, loin d'être un simple client "consommant gratuitement", DSK était par ailleurs l'instigateur et le "principal bénéficiaire" de ces soirées, selon une source proche de l’enquête. Devant les enquêteurs, une escort dira même de lui qu'il était le "roi de la fête".
Les magistrats ont notamment retenu contre l’homme politique la mise à disposition d'un appartement à Paris et des échanges de SMS avec d'autres protagonistes du dossier montrant, selon l'accusation, qu'il a favorisé la mise en place d'un "système" visant à "satisfaire ses besoins sexuels."
DSK, adepte du libertinage, pas de prostituées
La défense de Dominique Strauss-Kahn est restée la même pendant toute la durée de l'instruction : il est adepte du libertinage, pas de prostituées, et il ignorait la qualité des jeunes femmes participant aux soirées.
"C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf", répond sèchement "Jade", l'une des prostituées interrogées pendant l'enquête. "Jade" est l'une des deux seules prostituées à s'être portée partie civile dans un premier temps, mais deux autres souhaiteraient les rejoindre, selon l'association qui les soutient.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire