Intenable depuis plusieurs semaines, TN Pas Cher Paul-Georges Ntep a encore été étincelant contre Monaco samedi (2-0) et l'ailier de Rennes, qui se définit lui-même comme "très ambitieux", avoue viser "le plus haut possible", personnellement et avec son club.
"C'est moi qui vient en conf' ? C'est pas le coach ?", demande Ntep. "Si, mais comme j'ai trop de demandes, je te fais aussi passer en conf' sinon en zone mixte, c'est le carnage", lui répond Morgane Zéli, l'attachée de presse de Rennes.
Ce petit dialogue surpris samedi soir, après la victoire sur l'ASM grâce à deux actions de grande classe du joueur de 22 ans, montre bien son nouveau statut.
Quelques minutes avant, l'entraîneur monégasque Leonardo Jardim avait affirmé que l'ailier gauche avait "gagné le match à lui tout seul".
Deux accélérations foudroyantes, des passements de jambes étourdissants et deux centres décisifs, l'un très fort et poussé par Aymen Abdennour dans son but (10e), le second d'une précision diabolique pour Ola Toivonen (19e) et la messe était dite.
"C'est très gentil de sa part, Tn Requin mais un match ne se gagne jamais tout seul, balaie Ntep, presque gêné, lors de sa conférence de presse improvisée. J'ai apporté ma petite touche à cette victoire, mais c'était un travail collectif".
Quand on ose une comparaison avec Cristiano Ronaldo au vu de ces deux actions, il assure: "La seule chose que j'ai en commun avec Cristiano, c'est le numéro de maillot".
Or, le N.7 breton est impliqué sur 6 des 8 derniers buts de son équipe en championnat. Dans son sillage, Rennes vient d'enchaîner huit matches sans défaite et occupait samedi soir une quatrième place au moins provisoire.
- 'La rage' -
Des résultats qui témoignent de la progression dans la finition de cet international Espoirs (15 sélections, 9 buts) né au Cameroun, qui totalise désormais 5 buts et 4 passes décisives en L1 cette saison.
"Je ne me suis jamais défini comme un buteur. Je suis quelqu'un qui aime provoquer, qui aime servir ses partenaires dans de bonnes conditions", a-t-il simplement commenté.
Considéré depuis longtemps comme un très grand espoir du football français, le joueur formé à Auxerre a gagné en constance et en volume de jeu.
"Ce qu'on a fait aujourd'hui, on ne le retiendra pas forcément demain si ça se passe mal, donc j'essaye de me donner à fond chaque semaine à l'entraînement pour arriver à chaque match performant", a-t-il confié pour expliquer son rendement actuel.
"PG", comme l'appellent ses coéquipiers, est pourtant parfois encore vu comme un joueur chambreur, voire caractériel. A l'origine de cette réputation, son but contre Reims l'an passé, où il avait stoppé le ballon sur la ligne de but pour le pousser de la tête dans la cage vide.
Cette saison, l'accrochage avec le Marseillais Brice Dja Djédjé en Coupe de la Ligue, qui avait valu un carton rouge aux deux joueurs, ou une altercation récente avec son entraîneur Philippe Montanier lors d'un entraînement, jouent en sa défaveur.
Est-il donc un de ces jeunes joueurs à comportement controversé, ou bien ces écarts traduisent-ils simplement une force de caractère, qualité nécessaire chez un joueur de haut niveau ?
"Je suis quelqu'un de très souriant, de très rigolo, qui adore déconner, précise l'intéressé. Après, c'est vrai que je suis un compétiteur. J'ai la rage quand je ne fais pas quelque chose de bien, quand les choses ne se passent pas bien. C'est juste ça".
Et il souligne Nike
Air Max volontiers le rôle de Philippe Montanier dans son épanouissement: "Le coach a pris le temps de me parler, j'ai pris le temps de m'ouvrir à lui et nos relations sont beaucoup plus fluides. Et ça me permet moi d'être sur le terrain beaucoup plus en confiance".
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